Restauration écologique participative de parcelles urbaines arborées à Marseille
Durée du partenariat
2022-2024
Situation
France
La superficie de l’espace urbain en France représente aujourd’hui le quart du territoire. Il est donc fondamental de rendre les villes plus perméables à la nature et de préserver et restaurer des écosystèmes naturels fonctionnels dans le tissu urbain. Marseille est l’une des villes qui a le moins d’espaces verts par habitant avec 9 m² en moyenne. Métropole méditerranéenne ultra-bétonnée, elle est confrontée à des étés caniculaires, et à des orages violents qui provoquent ruissellement et pollution des eaux. Malgré tout, de nombreuses initiatives citoyennes attentives à l’enjeu écologique émergent. La ville de Marseille présente par ailleurs un réseau de friches significatif, interstices dans l’urbanisation dans lesquels il est possible de restaurer des réservoirs de biodiversité.
L’association Gestion Ecologique et Renaturation des Milieux (GERM ‘) a ainsi lancé en 2021 un projet de restauration de 5 friches dans 5 arrondissements de la ville de Marseille, grâce à un accord avec cette dernière (15 ha concernés au total). La première, à Saint Menet, est située en bordure de l’Huveaune tandis que deux autres sont situées sur des terrains ayant appartenu à des bastides agricoles (La Campagne Gabriel et La Denise). Les deux dernières friches ont été intégrées fin 2022 : la Traverse noire et le Collet de Comptes.
Le GERM’ travaille également sur 3 autres sites urbains :
On trouve sur ces sites une grande diversité de milieux (garrigues, boisements secs, prairies embroussaillées…) avec de beaux spécimens d’arbres (vieux chênes, grands pins, peupliers et frênes en bordure de cours d’eau…). Ceux-ci assurent des fonctions diverses et sont de véritables réservoirs de biodiversité, pourvoyeurs de nombreux services écosystémiques (fraicheur, maintien sols, infiltration eau).
L’objectif du projet est de recréer une vraie perméabilité entre la nature et la ville, pour une expression de la biodiversité, une reconnexion des espaces verts, et une sensibilisation des riverains afin de restaurer les services écosystémiques rendant la ville plus résiliente. Pour cela, l’association a consacré les premiers mois à rencontrer les collectifs et institutions locaux, engagés sur l’écologie, le social et la création artistique.
La Maisons du Monde Foundation soutient l’association GERM’ pour la mise en place de son projet dans le cadre d’un partenariat de trois ans, avec :
Les bénéficiaires directs sont les riverains des parcelles municipales restaurées : habitants des cités voisines, membres des associations de quartier, élèves des établissements scolaires proches, et personnes impliquées dans les sites partenaires, ainsi que membres des associations amies et partenaires divers qui souhaiteront participer.
Les autres bénéficiaires sont potentiellement l’ensemble des Marseillais, en particulier ceux des arrondissements où les activités sont mises en œuvre (3ème, 11ème, 12ème, 13ème et 14ème arrondissements), puisque la consolidation d’oasis de biodiversité en ville offrira une trame écologique d’espaces naturels ouverts à tous, abritant des espaces communs de quiétude, ombragés, frais, en présence de l’eau.
La démarche de GERM’ repose sur une volonté d’ancrage social et un écosystème associatif dynamique dans lesquelles les actions sont déterminées en cohérence avec les attentes citoyennes ainsi que celles des collectivités locales. Par-delà un écosystème associatif très fort, GERM’ travaille main dans la main avec des associations marseillaises, en plus de nombreux partenariats techniques et d’expertise et de recherche appliquée. Le projet consiste à impliquer dès le démarrage les habitants.es en les rendant acteurs de la conception jusqu’à l’action.
Être attentif au vivant dans nos villes, c’est non seulement prendre soin de tous les « habitants de la ville » mais aussi tirer parti de ce que la biodiversité peut nous apporter : une richesse de paysages, une qualité de vie améliorée et une résilience face aux événements extrêmes
Charlotte Gallouin Administratrice GERM’